Eléctions Présidentielles 2022 : s’abstenir ?
Le vote sanction le plus préjudiciable, soit l’abstention, n’a de poids que s’il est massif ou si la loi sur le vote blanc est modifiée en faveur de sa comptabilisation dans le scrutin. Autrement, abstention, vote blanc ou nul, bénéficient mathématiquement à tous les candidats en lice.

 En France, le vote n'est pas obligatoire juridiquement

« Voter est un droit, c'est aussi un devoir civique » 

I. RAPPELS 

1. Dates : 20 et 35 jours avant expiration des pouvoirs du président en exercice. 

  • 1er tour : 10 avril. (9 avril : Amériques, caraïbes) 
  • 2ème tour : 24 avril. (23 avril : Amériques, caraïbes) 

2. Inscription liste électorale : 

3. Carte électorale soit : 

  • Expédiée à domicile : au plus tard 3 jours avant le vote 
  • À récupérer au bureau d’inscription : le jour du vote sur pièce d’identité. 

4. Procuration soit : 

  1. Cerfa papier : (commissariat, gendarmerie, tribunal)
    1. À télécharger https://demarchesadministratives.fr/formulaires/cerfa-14952-01-vote-par-procuration 
    2. À déposer au plus tard le 31 mars à la maire
  2. en ligne https://www.maprocuration.gouv.fr sur FranceConnect

Conditions : avoir le numéro d’électeur du mandataire (voir https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/services-en-ligne-et-formulaires/ISE)

Réponse : par mail 

Nouveauté : La procuration est déterritorialisée : 

  • Le mandataire peut-être d’une autre commune que le mandant 
  • Mais doit voter dans le bureau de vote du mandant 

II. MODALITES DE VOTE EN FRANCE 

  1. Urne 
  2. Procuration 
  3. Vote à distance (par internet) :
    • est Impossible pour les :
      • Présidentielles
      • Européennes 
      • Référendums
    • Possible seulement pour les Français résidant à l’étranger dans le cas unique
      • Des Législatives 
      • Des élections consulaires 

III. LE QR CODE : 

  1. Une nouveauté 2022 sur la carte électorale 
  2. Renvoie sur la plateforme d’informations des démarches elections.interieur.gouv.fr. 
  3. Il n’y a pas de collecte de données personnelles (selon cette plateforme) 
  4. Peut constituer, à ce stade, un moyen de comptabiliser l’intérêt pour les élections par les historiques de navigation. 

IV. COMPTABILISATION DES VOIX 

Aucun des 3 votes suivants n’est considéré valide et n’est comptabilisé dans le score final. 

  1. VOTE NUL 
  2. VOTE BLANC : signe d’opposition, décompté mais non comptabilisé 
  3. ABSTENTION : 
AnnéeDateAbstention
201723 avril (premier tour)22,23 %
7 mai (second tour)25,44 %
201222 avril (premier tour)20,52 %
6 mai (second tour)19,65 %
200722 avril (premier tour)16,23 %
6 mai (second tour)16,03 %
200221 avril (premier tour)28,04 %
5 mai (second tour)20,29 %
199523 avril (premier tour)21,60 %
7 mai (second tour)20,30 %
198824 avril (premier tour)18,60 %
8 mai (second tour)15,09 %
198124 avril (premier tour)18,90 %
10 mai (second tour)14,10 %
19745 mai (premier tour)15,80%
19 mai (second tour)12,70 %
19691er juin (premier tour)22,40 %
15 juin (second tour)31,10 %
19655 décembre (premier tour)15,20 %
19 décembre (second tour)15,70 %
Taux d'abstention au premier et second tour des élections présidentielles de la 5ème république
https://www.vie-publique.fr/infographie/23956-infographie-vote-blanc-ou-vote-nul-quelles-differences 

V. 1ER TOUR, 2EME TOUR 

  • Si aucun candidat ne remporte la majorité absolue au 1er tour, un 2ème tour est organisé 
  • Concerne les deux premiers au classement. 

VI. QUELQUES CHIFFRES 

  • 48 millions d’inscrits sur liste d’électorale 
  • 2,5 millions de nouveaux inscrits en 2022 
  • 29% de prévision d’abstention

VII. LES PROGRAMMES DES CANDIDATS (PROFESSIONS DE FOI) 

PS : Le port du masque à cette date n'est plus obligatoire dans les bureaux de vote 

CONCLUSION

En France seul un vote valide est comptabilisé. Le vote nul, blanc et abstention ne le sont pas. 

Le vote Blanc exprimant souvent le rejet total de tous les candidats reste décompté annexé au PV du suffrage mais non comptabilisé pour ce qu’il exprime. 

Face à l’enjeu démocratique de l’augmentation continue de l’abstention comme vote sanction populaire, deux propositions de lois ont été déposées pour la reconnaissance du vote blanc sans effet : 

  1. Une Proposition de loi nº 2603 relative à la reconnaissance du vote blanc a été déposée le 21 janvier 2020 https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b2603_proposition-loi 
  2. Une Proposition de loi constitutionnelle nº 3896 relative à la reconnaissance du vote blanc pour l’élection présidentielle déposée le 17 février 2021 https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3896_proposition-loi 

Cette reconnaissance du vote blanc est également soutenue par plusieurs candidats dont certains actuellement en course (Jacques Cheminade-Solidarité et Progrès, Jean-Luc Mélenchon - La France insoumise, Dupont AIGNAN Debout la France …) 

L’abstention pourrait être le plus pénalisant et le plus craint des votes si elle est massive et record. car elle revient à mettre en place une désobéissance civile réelle. 

Bien que très importante au sein des CSP les plus basses elle n’inquiète pas les partis classiques à l’électorat fidèle et mobilisé. Elle fait même l’affaire du gouvernement actuel qui ne mène aucune campagne de lutte contre l’abstention. 

Elle dessert les partis mineurs.

L’abstention évaluée à 30% environ pour ces élections est en augmentation progressive depuis 1965 sur les deux tours. Elle traduit de plus en plus une crise de représentativité démocratique et l’absence de confiance en l’état et ses institutions surtout après la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et les mesures de Macron en faveur des couches favorisées et contre le pouvoir d’achat. (Suppression de l’ISF, crise des gilets jaunes, réforme des retraites, réduction des lits d’hôpitaux, passeport vaccinal et perte d’emploi due à l’obligation vaccinale. etc… 

Ses raisons sont multiples : crise de confiance, élection pressentie déjà en faveur de Macron, propagande médiatique partisane, méfiance à l’égard des partis déjà dans l’arène politique sans apports significatif sur les programmes, manque de représentativité des élus pour le peuple, sentiment de manque d’audibilité de l’état pour le citoyen et ses préoccupations. Mais aussi incompétence politique et surtout absence d’enjeu majeur pour le citoyen dans les programmes des candidats se sentant de plus en plus délaissé et utilisé. 

À moins d’un évènement majeur d’ici les dates de vote impliquant un enjeu pour les Basses CSP 

Les amenant à une participation. L’abstention en augmentation n’est pas assez suffisante pour inverser le rapport de force. 

L’abstention peut soulever la question de légitimité d’un pouvoir élu, notamment dans le cas de Macron dont la campagne n’est pas conforme aux modalités pratiquées jusque-là avec des digressions à la loi (cas de l’utilisation des comptes sociaux de la présidence au lieu des comptes dédiés à la présidentielle). 

Le vote sanction le plus préjudiciable, soit l’abstention, n’a de poids que s’il est massif ou si la loi sur le vote blanc est modifiée en faveur de sa comptabilisation dans le scrutin. 

Enfin le vote pour les partis « hors système » (extrêmes) est de plus en plus répandu comme sanction pour les partis traditionnels et traduit le refus des politiques proposées Il constitue une forme de protestation contre le système en place. 

Le vote « hors système » se rapproche ainsi dans sa signification de l’abstention tout en permettant d’être comptabilisé. 

Mais il n’a de valeur que s’il est également massif et ciblé vers un minimum de candidats.